Mes chers collègues,

Nous savons que la preuve du rôle des grandes villes dans la lutte contre le réchauffement climatique n’est plus à faire. Il va être déterminant. Et nous faisons non seulement en sorte que Rennes y prenne sa part, mais qu’elle soit un leader force de propositions en la matière : Rennes capitale de la biodiversité en 2016, Rennes 2030, Rennes et son Plan d’Action Energie Durable et Climat (PAEDC)… Mais nous souhaitons aller encore plus loin.

Quand l’on sait que le trafic routier représente 70% des oxydes d’azote (pollution de fond) et 50% des particules (pics) émis, la nécessité d’accélérer la transformation écologique de notre ville apparait comme une évidente nécessité. C’est pour cela que nous devons diversifier nos modes de déplacements, opter pour une mobilité plurielle, pour permettre une mobilité durable. La seconde ligne de métro est l’une des pierres angulaires de cette transformation, avec 75% des rennais à moins de 10 minutes d’une station en 2020. Mais là n’est pas le seul enjeu.

Je veux vous parler ici des transports actifs, ou transports doux. En 2014, nous nous sommes engagés à doubler la part de déplacements à vélo d’ici 2020. La concertation Rennes 2030 a révélé une forte attente des Rennaises et des Rennais, qui sont de plus en plus nombreux à se déplacer à vélo, pour leur trajet domicile-travail notamment. Nous devons répondre à cette demande, et donner une réponse à l’augmentation du trafic vélo qui atteint 13% par an.

C’est pourquoi, pour compéter et conforter le réseau de pistes déjà déployées sur le territoire rennais, nous constituons dès cette année un réseau vélo express, avec pour cœur névralgique, la Place de Bretagne. L’objectif : pouvoir se rendre aux quatre coins de la ville en 15 minutes, sur un réseau de 16 kilomètres de pistes cyclables sécurisées, qui ont vocation à se prolonger vers les communes de Rennes Métropole (Réseau express vélo métropolitain).

La place de Bretagne, s’il est un nœud du trafic routier, est aussi et déjà identifié comme un point de passage stratégique des déplacements à vélo : on y compte en effet 3 000 passages de vélos par jour. De plus, du fait de la centralité de la place, 10 % des trajets effectués à vélo dans Rennes passent par la place de Bretagne.

Sur la rive est de la place de Bretagne, une piste cyclable bidirectionnelle est créée, séparée de la circulation automobile réduite à deux files par une bande de granit. Cet aménagement de la Place de Bretagne doit permettre une cohabitation sereine et sécurisée entre tous les modes de déplacement, entre le mail François Mitterrand, le quai Saint-Cast, le quai Duguay Trouin, le quai de la Prévalaye, la place de Bretagne et les boulevards de la Liberté et de la Tour d’Auvergne.

En chantier depuis le 12 février (et jusqu’au 4 mai), ces travaux sont la première étape qui permettra de livrer dès la fin de l’année, une liaison cyclable continue de 5,4 kilomètres, allant des Prairies Saint Martin au Roazhon park. Bien entendu, l’intégralité de cette liaison n’est pas nouvelle, certains tronçons existant déjà, mais le réseau express permet de les relier les uns aux autres, pour donner plus de fluidité aux trajets vélo.

Cela sera d’ailleurs renforcé par une signalétique identifiable développée spécialement pour le réseau vélo express, qui sera installée sur le parcours pour permettre la lisibilité et l’identification de ces liaisons cyclables et encourager leur utilisation (marquages au sol, panneaux directionnels notamment).

Aux abords de la place de Bretagne, sur le pont de la Mission, un totem sera également installé pour mesurer et afficher en temps réel les passages de vélos, sur la journée et sur l’année.

L’objectif est qu’avec le déploiement des 16 kilomètres de Réseau express vélo à l’horizon 2022, le nombre de passages passe de 100 000 aujourd’hui, à 200 000 à l’horizon 2025.

Conformément à l’esprit qui anime nos politiques publiques, et à l’image de Rennes 2030 que nous commençons à dessiner, nous souhaitons que le réseau express vélo fasse que notre centre-ville, et que la ville tout entière soient mieux partagés et plus apaisés. Et que chaque usager, automobiliste, piéton, cycliste puisse se déplacer aisément et en sécurité.