Rennes, ville économe en ressources : la stratégie de gestion des ressources en eau a permis de faire des économies d’eau de l’ordre de 8,5% pour les ménages et de 30% pour les services municipaux.

Le contexte du bassin rennais présente une forte expansion démographique (deuxième plus forte progression démographique française) pour des ressources en eau majoritairement superficielles, sensibles en période de sécheresse et éloignées du lieu de consommation. La qualité d’eau brute nécessite des traitements poussés sur les paramètres matières organiques et pesticides.

Partant de ces contraintes, il faut donc distribuer une eau potable et de bon goût en anticipant les évolutions réglementaires, assurer l’adéquation entre l’augmentation des besoins en eau et le potentiel des ressources, tout en maintenant un prix de l’eau le moins élevé possible.

Une stratégie a été élaborée autour de 4 principes :

Protéger les ressources
Afin de préserver la qualité de l’eau brute de l’ensemble des captages, et ainsi éviter tout abandon, un « pacte de confiance »a été élaboré avec les agriculteurs. Il leur permet de continuer à exploiter les terrains en proximité des ressources d’eau et des captages.

Utiliser les ressources de manière optimisée

Il s’agit d’optimiser les règles de prélèvement dans les différentes ressources afin de conserver en permanence un niveau de stockage important. Pour y parvenir, il a fallu accroître l’accès aux prises d’eau souterraines et en rivière et conforter les réserves des retenues d’eau pour affronter la période estivale.

Investir en faveur des outils de production et de traitement

Dans le but de développer la polyvalence des usines de traitements, un investissement financier conséquent (55 millions d’euros en six ans) a été réalisé afin d’améliorer le rendement des usines de production et la qualité de l’eau.

Mettre en œuvre un programme pluri-annuel d’économies d’eau

Pour développer les économies d’eau des usagers, et ainsi sécuriser l’alimentation en eau, il est essentiel de sensibiliser l’ensemble des consommateurs (administrations, professionnels, usagers) et de mettre en œuvre une tarification progressive de l’eau. À travers le programme Eco’do, plusieurs actions ont été menées :

• Dans les administrations : formations à l’autodiagnostic, créations d’outils de suivi des consommations, études des ressources alternatives (ex : eaux de piscine pour nettoyage des rues).
• Pour les professionnels : sensibilisation par le biais de diagnostic, mobilisation du fonds Ecodo, mise en place d’une charte Eco’do (commerces, hôtels, magasins de bricolage…)
• Pour les usagers : campagnes de sensibilisation (manifestations, communication spécifique et adaptée), cycles d’animations dans les écoles, formations des acteurs relais, incitation à l’installation de compteurs d’eau individuels, équipement en appareils hydro-économes.

D’autre part, en Conseil Municipal du 23 novembre dernier a été approuvée l’évolution du mode de facturation des fluides aux associations occupant des locaux municipaux, afin de les responsabiliser tant au niveau de l’usage que de leur consommation.

Résultats

De 2009 à 2012, la consommation d’eau a diminué :

• 8,5% pour les ménages : de 129 m3 par an, la consommation d’eau moyenne d’un ménage est passée à 116 m3
• 30% pour les services municipaux

Soit une économie de 885 000 m3 cubes d’eau en 4 ans.

À lire sur le sujet :

•  Une tarification écologique et sociale de l’eau à Rennes (communiqué de presse)
• Trois questions à Daniel Guillotin, élu Délégué à l’écologie urbaine

Crédits photo : Olivier « toutoune25 » Tétard (Own work) [GFDL or CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons