Il y a plusieurs semaines, des coups de feu ont été tirés devant le Carrefour city de Cleunay, tuant un jeune homme et en blessant un autre. Cet événement a légitimement provoqué une vive émotion chez les habitants du quartier, les élèves, les parents et le personnel de l’école Champion-de-Cicé.

Immédiatement, la direction de quartier a donc été missionnée pour ouvrir des lieux de parole afin que chaque habitant puisse exprimer sa colère, ses angoisses et être entendu. En parallèle, et parce que la présence de l’uniforme est indispensable pour protéger les habitants, les rassurer, mais aussi pour éviter que la situation ne s’envenime, la Préfecture a renforcé la présence de la Police nationale sur le terrain.

Comme cela était prévisible, certains n’ont pas attendu bien longtemps pour récupérer ce fait-divers dramatique, quitte à en instrumentaliser la souffrance et l’angoisse. Mais l’exercice du pouvoir, et la responsabilité qui en incombe, amène les élu·e·s de la majorité à porter un regard équilibré et lucide sur la situation.

Un regard qui n’exagère ni ne minore la réalité de ce qui se passe, à Rennes comme ailleurs : du trafic, des incivilités et parfois de la violence, qui pourrissent le quotidien des habitants qui y sont confrontés. Mais un regard qui nous permet aussi d’objectiver la situation de Rennes au regard des autres grandes villes, et qui sait reconnaître la détermination des pouvoirs publics à lutter contre ces fléaux.

Face à la prolifération des trafics dans certains quartiers, nous avons entamé depuis plusieurs mois un travail de fond aux côtés de l’État, de la Justice, des bailleurs, associations, commerçants, travailleurs sociaux, de l’Éducation nationale ou encore des médiateurs et animateurs de jeunesse. Ces initiatives sont primordiales mais ne suffiront pas à éradiquer les trafics. Pour cela, l’État doit donner aux services de police et aux magistrats les moyens nécessaires à leur action.

De notre côté, nous avons fait le choix d’agir en renforçant les effectifs de la Police municipale. En plus des 75 agents déjà présents sur le terrain, nous recrutons 20 nouveaux agents cette année et 20 autres l’année prochaine, pour assurer des missions de sécurisation, de médiation et de prévention au plus près de la population. Car la tranquillité et la sécurité sont des droits fondamentaux, mais aussi des piliers essentiels de notre qualité de vie. Elles constituent des priorités fortes de notre action municipale.

M. le Procureur de la République de Rennes l’a souligné en ouverture du conseil municipal de mars : pour combattre les trafics et empêcher les règlements de compte, la justice doit condamner avec efficacité les personnes impliquées dans le trafic de drogue. Pour autant, nous le savons, la réponse pénale ne permet pas à elle seule de combattre la délinquance. Nous continuerons donc à investir sans relâche les champs sociaux, économiques, culturels et éducatifs pour lutter contre la pauvreté et le chômage qui constituent le terreau de la prolifération des trafics. « Dur envers la criminalité, dur envers les causes de la criminalité», voilà le principe qui doit continuer à nous guider.

Enfin, parce que nous sommes profondément attachés à construire nos politiques publiques en concertation permanente avec les citoyens, nous avons largement consulté la population pour imaginer ensemble de nouvelles réponses en matière de sécurité et de tranquillité publique. Faire de Rennes une ville plus sûre est notre objectif commun, soyez assurés que l’équipe municipale continuera à tout mettre en œuvre pour y parvenir.