Mes chers collègues, un an après l’organisation des Assises de la démocratie locale nous voici engagés, avec le budget participatif, dans un processus inédit pour notre collectivité.

La démocratie locale fait depuis longtemps parti de l’ADN rennais et nous avons souvent été à l’initiative d’avancées majeures comme se fût le cas avec la mise en place des Conseils de quartiers.

Réalisations d’aménagements par les habitants, ateliers participatifs, marches exploratoires, les élus de quartiers sont souvent en première ligne pour co-construire avec les rennais. Car cela fait bien longtemps que les élus, chez nous, ne décident plus enfermés dans leurs bureaux.
Il y a un an nous avons créé la Fabrique Citoyenne, un label qui met en cohérence et rend visible les différentes démarches de participation des habitants. Et c’est au terme de plusieurs mois de débats que nous avons élaboré la Charte qui fixe nos engagements en matière de démocratie locale, et notamment celui d’instaurer le budget participatif.
C’est une des réponses à la crise de légitimité et d’efficacité dont l’abstentionnisme et la défiance des citoyens vis-à-vis des décideurs publics sont les symptômes les plus manifestes.

D’ici quelques semaines, chaque Rennais pourra ainsi venir déposer son projet, son idée, pour son quartier, pour notre ville. Un vote ouvert à tous viendra par la suite désigner les projets à réaliser.

Ce dispositif incarne aujourd’hui notre volonté de renforcer l’exercice d’une citoyenneté active.

C’est une nouvelle manière de concevoir l’action publique , une action publique dont l’efficacité sera améliorée car nous allons y incorporer un spectre plus large d’idées et de propositions, tout en identifiant au mieux les attentes des citoyens.

Le coeur de la démarche, c’est de valoriser les propositions des citoyens, puisqu’il leur revient de proposer et de porter leurs propres projets. Ils auront entre leurs mains 5% de notre budget investissement, soit 18 millions d’euros jusqu’en 2020.

Concrètement, le budget participatif permettra de financer chaque année des projets de quartiers allant jusqu’à 250 000 euros et des projets à l’échelle de la ville jusqu’à 500 000 euros. Je ne sais pas où vous vous fournissez, M. Plouvier, mais cela représente un peu plus que de la peinture sur des pots de fleurs. C’est regrettable que vous ayez si peu de considération pour les Rennais et que vous sous-estimiez à ce point leur capacité à porter des projets originaux et ambitieux.
Pour ce qui est de la consultation sur de grands projets qui selon vous, sont les seuls à même d’intéresser les Rennais, je vous invite à ne pas manquer la démarche participative qui va nous permettre dès le printemps d’élaborer avec les Rennais notre projet urbain pour 2030.

En attendant, avec le budget participatif nous réaffirmons toute la confiance que nous avons dans la capacité des habitants de notre ville à nous surprendre et à proposer des projets innovants, des projets créatifs et solidaires.

Face à la créativité des Rennais, nous jouerons bien entendu la transparence. Si des propositions ne sont pas retenues pour des raisons juridiques, techniques, financières ou parce qu’ils ne relèvent pas de nos compétences, nous prendrons le temps de l’expliquer.

C’est en mars que viendra le moment pour les Rennais d’exprimer leur préférence parmi les projets retenus. Au delà d’un vote classique avec des urnes mises à disposition dans les directions de quartiers, nous mettrons en place un vote électronique.

Il s’agit d’une manière d’élargir la participation citoyenne en touchant des publics qui n’ont justement pas l’habitude de participer. Avec le numérique nous pourrons ainsi cibler une population plus jeune, désireuse de s’impliquer autrement. L’expérience du budget participatif parisien va dans ce sens puisque 1/3 des personnes s’étant exprimées par voie électronique ont moins de 30 ans.

Les outils numériques ont ainsi toute leur place dans le champ de la concertation. Ils ouvrent de nouvelles perspectives, plus concrètes, plus vivantes, et présentent l’intérêt de pouvoir être pris en main par un maximum de personnes.

Rennes est un territoire pionnier en la matière. Nous avons été les premiers à se lancer dans le mouvement de l’open data, un outil démocratique qui ouvre de nouvelles perspectives de partage des connaissances.

Dans le domaine de l’urbanisme, la réalité augmentée permet aux habitants de se projeter dans la ville de demain. Développés par des entreprises de la technopole Rennes Atalante et testés par la ville, ces outils numériques ouvrent incontestablement de nouvelles perspectives au service du débat et de la construction de la cité. Appliqué par exemple au quartier de Maurepas, aujourd’hui en pleine mutation, le numérique devient facilitateur, créateur d’échanges, et permet aux habitants de s’approprier directement le futur visage du quartier.

Mes chers collègues, pour terminer je ne résiste pas à l’envie d’évoquer le beau projet porté par My human kit, l’association de Nicolas Huchet, qui est en finale d’un concours organisé par Google. Il vise à permettre aux handicapés de s’équiper à bas coût, grâce aux nouvelles technologies. Si ce n’est pas déjà fait, sachez qu’il ne reste que quelques jours pour soutenir ce projet qui, nous l’espérons, remportera le challenge.

Ce beau projet est né dans le Lab Fab rennais, ce lieu ouvert dans lequel chacun peut venir utiliser ou se former à l’utilisation de technologies du type imprimante 3D. Un lieu qui révèle les potentialités de chacun en favorisant le partage des idées.

Une émulation qui pourrait bien se retrouver dans l’élaboration du budget participatif.

Car nous avons la conviction qu’en stimulant la démocratie locale nous permettrons de faire émerger des projets nouveaux tout en renforçant la cohésion sociale. C’est pour cela que nous mettons tout en œuvre pour faire de Rennes la ville où il fait bon participer à la vie de la cité.