3 Questions À… Anabel Marie

1. Le Brexit complique-t-il les relations que Rennes entretient au niveau européen ?

D’une manière générale, le Brexit complique toutes les relations instaurées avec les villes britanniques. Et Rennes ne fait pas exception. Notre ville est jumelée avec Exeter, une ville du sud de l’Angleterre qui a largement voté contre le Brexit. Au lendemain du vote, on a senti un grand désarroi chez nos partenaires, confrontés à l’incrédulité puis à la nécessité de trouver de nouveaux modes de fonctionnement.

Je pense aux relations entre nos universités respectives qui réalisent chaque année des échanges d’étudiants et proposent depuis bien longtemps un cursus commun, à nos chercheurs et nos entreprises qui construisent ensemble des projets. Je n’oublie pas les citoyens britanniques qui ont choisi de s’installer à Rennes et qui aujourd’hui font face à des difficultés très concrètes.

Il faut aujourd’hui repenser de nouvelles modalités, mais l’envie de travailler ensemble est là, faisons confiance à nos capacités collectives à rebondir !

2. Comment le confinement et les restrictions ont impacté nos rapports avec nos villes partenaires ?

Cette pandémie et ses conséquences ont bien sûr eu un fort impact sur les relations avec les autres villes européennes. A titre d’exemple, nous sommes membres d’Eurocities, réseau des grandes villes d’Europe et source d’échanges très riches entre des métropoles qui partagent les mêmes préoccupations et qui préparent l’Europe de demain. Or depuis un an, nous ne pouvons plus nous rencontrer. Toutes nos villes ont été et sont encore touchées par le Covid. Dans chacune de nos collectivités, nous luttons contre ce virus, nous nous efforçons de préserver nos concitoyens, nos entreprises, notre tissu social et culturel… Dans ce contexte actuel de travail à distance, il est clair que nous perdons en efficacité.

Concernant nos villes jumelées en Europe, les difficultés sont les mêmes. Jusqu’à présent, nous avions l’habitude d’échanger avec nos partenaires sur des thématiques aussi variées que la mise en place d’un budget participatif, l’économie numérique, l’accueil des migrants ou l’égalité femmes/hommes. Il s’agissait d’échanges de bonnes pratiques ou de mises en commun de réflexions en cours, toujours sous forme de rencontres de travail “en réel”.

L’épidémie a ralenti ces contacts, mais nous constatons que les coopérations avec les autres villes d’Europe reprennent. Pour le moment, tout se déroule par le biais d’Internet, les uns et les autres espérant pouvoir revenir le plus rapidement possible à des modalités de travail plus efficaces !

3. Comment agit la Ville pour intéresser les citoyens à la construction européenne ?

Rennes souhaite sensibiliser les Rennais, et particulièrement les plus jeunes, à la question de la citoyenneté européenne. En effet, se sentir citoyen européen est indispensable pour ne plus être simple spectateur, critique ou pas, et devenir acteur. Participer à la construction européenne, c’est agir pour que l’Europe ressemble davantage à ce que nous voulons qu’elle soit.

Pour cela, avec les associations rennaises engagées sur ce sujet, nous menons de nombreuses actions pour favoriser la réflexion et l’échange avec les Rennais. Par exemple en proposant une exposition de dessins de presse afin de démonter les idées reçues sur le fonctionnement de l’Europe, en multipliant les propositions pour parler d’Europe dans notre ville chaque année pendant le mois de mai. N’oublions pas que les pays de l’Union Européenne célèbrent l’Europe le 9 mai !

D’autre part, depuis trois ans, nous avons créé le Labo Europe de Rennes, un dispositif participatif qui rassemble des Rennais venus d’horizons très divers pour “parler d’Europe autrement et ainsi parler à tous”. Le but est d’imaginer et d’expérimenter de nouveaux modes de dialogue à propos de l’Europe, et ainsi la rendre plus concrète pour tous. Parmi les projets à venir, le Labo Europe prépare un évènement autour des “Initiatives citoyennes européennes” : Qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ? et surtout, comment chacun-e peut y participer ?