1. Comment la Ville s’est organisée pour garantir la continuité du service public en période de confinement ?
La gestion de ce second confinement s’est révélée plus complexe que celle du premier. Au printemps, c’était simple : tout le monde était à l’arrêt. Depuis novembre, nous nous sommes donc adaptés pour suivre deux objectifs : maintenir le service à l’usager et protéger les agents fragiles.
Cela passe par des investissements : il a fallu équiper en matériel performant 2 000 agents pour le travail à distance. Entre mars et décembre, nous avons ainsi acheté 1 400 nouveaux ordinateurs, même si nous avons dû faire face à une pénurie de PC portables ou de Webcams. Notre direction des systèmes d’information a fourni un travail remarquable en cette période.
Cela passe aussi par des réorganisations. Nous avons mobilisé des agents de services dont l’activité est arrêtée ou fortement ralentie pour compenser les absences liées à la santé fragile de certains de leurs collègues.
2. Quelles seront les grandes lignes de la politique des ressources humaines pendant les trois prochaines années ?
En ce moment, nous travaillons avec les organisations syndicales sur ce que nous appelons « l’agenda social ». Derrière ce terme, on parle des axes de travail communs que nous voulons mener pour les trois prochaines années.
Nous voulons plus particulièrement nous pencher sur :
• Une collectivité attractive : donner envie à des fonctionnaires de nous rejoindre et de rester. La pyramide des âges au sein de nos personnels montre qu’un important renouvellement des équipes va se produire dans les prochaines années, à nous d’être au rendez-vous.
• L’accompagnement des agents en matière de santé, de condition de travail et d’évolution professionnelle. Il est parfois difficile de se dire que l’on fera le même métier tout au long de sa vie. De même, nous allons accroître notre vigilance autour de ce que l’on appelle les « risques psycho-sociaux ».
• Une politique des ressources humaines durable : faire de la gestion des personnels et des carrières une politique publique à part entière, au même titre que l’éducation. Nous voulons faire coller les RH aux grands défis du moment, notamment la transition écologique.
D’une manière générale, le but est de ramener du collectif, impliquer tous les élus qui siègent aux instances, ne pas tout concentrer sur le seul élu délégué au Personnel.
3. Quel rôle jour Rennes dans les associations d’élus en matière de politique RH ?
C’est très encourageant et enrichissant de faire partie d’associations ou de réseaux d’élus. À titre personnel, je suis la co-présidente de la commission Ressources humaines et Fonction publique territoriale de France Urbaine (qui regroupe les grandes villes et les grandes agglomérations).
Dans ces associations, on peut à la fois diffuser nos pratiques de gestion, mais aussi prendre les bonnes idées auprès d’autres élus. Elles nous permettent aussi, en tant qu’élus locaux, de faire le lien avec celles et ceux qui prennent les décisions au niveau national, comme les parlementaires ou le gouvernement.
Récemment, avec mes collègues référents des associations d’élus sur les questions de ressources humaines, nous avons participé à plusieurs réunions où était notamment présente la ministre de la Fonction publique. C’est très utile, car cela nous permet à nous, représentants des collectivités locales, de faire valoir la particularité des services publics territoriaux. Comme nous sommes quelques élus municipaux ou d’agglomération, nous avons aussi pu défendre la spécificité de ce que nos agents peuvent faire dans nos villes et intercommunalités.