Pierre Jannin naît et grandit à Cancale, mondialement connue pour le goût iodé et raffiné de ses huîtres. À 18 ans, il quitte la petite ville de la côte brétillienne pour Rennes, où il commence des études scientifiques et informatiques. Son engouement pour les innovations technologiques en matière de santé est tel, qu’il approfondit son sujet d’étude grâce à un doctorat en informatique appliquée à l’imagerie médicale. Vous vous demandez peut-être, et à juste titre, de quoi il est ici question… Et bien de développer des logiciels pouvant détecter les lésions cérébrales. Rien que ça !
Après sa thèse, notre jeune doctorant fait de la recherche dans le privé pendant quelques années, puis rejoint l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) au sein duquel il devient rapidement directeur de recherche. À la faculté de médecine de Rennes, il encadre une équipe de chercheurs travaillant sur les technologies du numérique appliquées à la chirurgie, c’est-à-dire sur la manière dont la robotique, l’intelligence artificielle ou encore la réalité augmentée permettent de mieux opérer. Pour cela, les chercheurs travaillent étroitement avec des ingénieurs, des informaticiens mais aussi des médecins : « ce travail en équipe est très enrichissant parce qu’on a tous le même objectif : aider les chirurgiens, et donc les patients. »
Quand bien même il a l’habitude de gérer des projets, d’animer une communauté et d’aller chercher des financements, un bon résumé de ce en quoi consiste un mandat d’élu local, la politique ça n’était pas vraiment prévu : « mon militantisme se situait surtout dans mon travail, en mettant mon énergie dans quelque chose d’utile aux citoyens, comme soigner l’épilepsie ou la maladie de Parkinson, j’ai le sentiment d’agir pour les autres, et pas seulement pour ma chapelle. »
C’est sa rencontre avec Isabelle Pellerin, chercheuse et vice-présidente à la métropole de Rennes en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, qui précipite son entrée dans l’arène politique. Cette dernière, qui est aussi élue à la Ville de Rennes, lui propose de rencontrer Nathalie Appéré, candidate à sa réélection en décembre 2019. Le feeling passe avec la Maire de Rennes puisque Pierre se retrouve sur sa liste, dès le mois de février 2020 : « Tout est allé très vite, j’ai reçu un SMS deux semaines après notre entrevue, pour moi c’était une preuve de souplesse, d’ouverture et de confiance … mais je n’ai eu qu’à peine le temps d’en discuter avec ma famille ! »
Le début d’une belle aventure collective pour notre conseiller municipal délégué au numérique et à l’innovation : « Je me nourris de la richesse et de la diversité de l’humain, les rencontres et les échanges avec les gens m’inspirent bien plus que n’importe quelle personnalité. »
Quel est son rôle ?
Créer un environnement propice au développement des innovations technologiques et numériques à Rennes. Pour cela, il écoute les besoins des acteurs sur le territoire, crée des connexions entre eux et met en valeur leur projet, en veillant à promouvoir un numérique responsable, utile, social et écologique, un numérique vertueux.
Aujourd’hui, une ville ne peut plus se passer du numérique, devenu indispensable au bon fonctionnement des équipements municipaux (ramassage des poubelles, gestion des piscines…). Pour que ces technologies innovantes continuent à nous aider au quotidien sans nuire à l’environnement, la santé ou la vie privée des habitant.es, il est important de veiller à ce qu’elles soient utilisées de manière intelligente, utile, durable et résiliente.
Pour cela, la municipalité souhaite associer les Rennaises et les Rennais pour discuter d’égal à égal, intégrer leurs besoins et leurs doutes et surtout, ne pas leur imposer une technologie pour ne pas générer du rejet, des violences ou des fractures au sein de la société. De novembre 2020 à mars 2021, Pierre Jannin a pris en charge la mission 5G qui a justement eu pour objectif la concertation avec la population avant le déploiement de cette nouvelle technologie. Il en assure maintenant le suivi, notamment avec le Conseil du Numérique Responsable. Cette méthode participative est indispensable pour étudier les impacts de cette technologie sur notre territoire, mais aussi pour restaurer la confiance citoyenne en la science, la notion de progrès et le politique.
Enfin, la Ville est attentive aux inégalités sociales, géographiques et générationnelles (les études montrent que les jeunes et les personnes âgées peinent autant à effectuer des démarches en ligne) causées par la dématérialisation totale des procédures administratives. Elle travaille à donner aux habitant.es les moyens d’accéder au numérique et de s’y former et ce, dès le plus jeune âge, comme par exemple dans les espaces sociaux des CCAS, dans les maisons de quartier, bibliothèques ou dans le nouvel EduLab de l’hôtel Pasteur qui va bientôt ouvrir.