Marc Hervé, 1er adjoint à l’urbanisme
4 février 2021
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Mitterrand est Président depuis deux ans quand Marc Hervé naît à Rennes, en 1983. À cette époque, la ville est dirigée par une équipe d’union de la gauche emmenée par son père, Edmond Hervé, maire depuis six ans. Le jeune Marc vit alors dans le quartier Landry-Poterie, prend des cours de guitare et de piano, et joue au foot au cercle Paul Bert. Tous les samedis en famille, il va voir le Stade Rennais jouer. Après le bac, il part faire Sciences po à Toulouse pendant 4 ans et rentre pour sa dernière année de Master en finances publiques locales, à Rennes 1. Lauréat du concours d’attaché territorial en 2006, il intègre peu après le service budget de la région Bretagne.

Étudiant, il façonne son imaginaire politique en dévorant Durkheim et Bourdieu dont la pensée est « indispensable pour décrypter notre monde » et est très marqué par L’opinion publique n’existe pas, texte du célèbre sociologue qui critique l’action publique dictée par les sondages. Jaurès et sa « modernité » l’enthousiasment, tout comme la découverte de Keynes car « il y a toujours un moment où le politique doit être interventionniste, l’effacement total de l’État au profit du marché n’existe pas. »

Après s’être « laissé le temps de la construction intellectuelle » et animé par le combat contre les déterminismes et les injustices héritées de la naissance, il rejoint le Parti socialiste qui tente de « concilier l’idéal et le réel. » Le moteur de son engagement est l’avènement d’une société plus égalitaire qui « organise l’égalité des chances, pour permettre à chacun de s’épanouir, de s’émanciper. »

En 2008, il est élu au côté du nouveau Maire, Daniel Delaveau qui lui délègue le contrôle budgétaire et le suivi du quartier Saint-Martin-Bellangerais, à la suite de Martial Gabillard qui l’accompagne dans ce début d’expérience politique. À peine le temps de prendre le pli, qu’on lui confie en plus le portefeuille de l’eau et de l’assainissement, « un pan entier de la politique environnementale » qu’il défendra aussi au sein du Département d’Ille-et-Vilaine, où il est élu en 2011. Dès lors, il prend l’habitude de veiller à ce que chacune de ses décisions soit aussi sociale qu’écologique.

Six ans plus tard, membre du cercle proche de Nathalie Appéré, il est nommé adjoint aux finances, au commerce et aux relations économiques. La « vue globale sur la ville » acquise durant ce mandat lui permet de devenir le 1er adjoint à la Maire, en juin 2020. Et même s’il « s’épanouit » dans sa délégation à l’urbanisme, il confesse avoir besoin de moments en famille pour conserver un certain équilibre. À cet égard, il admet que la pratique politique a sûrement évolué par rapport aux générations précédentes.

Pour faire le vide, notre adjoint profite du littoral costarmoricain pour pratiquer des activités nautiques, la pêche notamment, « c’est dans ces moments-là que je respire. » Heureusement, car on a cru un moment qu’il n’avait pas repris son souffle depuis ce 27 avril 2019, quand son « club de cœur » a battu le PSG en finale de la Coupe de France : « Nous n’étions pas les favoris mais nous avons au finish remporté ce match mémorable, quelle émotion ! »


Quel est son rôle ?

Faire en sorte que Rennes, qui est à la tête de plusieurs palmarès des villes les plus agréables à vivre, continue à accueillir et à loger la population : « il faut être attentif à ce que la ville ne soit pas source d’exclusion, de relégation. » Offrir la possibilité à chacun de vivre en ville c’est leur permettre de trouver « un lieu d’épanouissement, d’acquisition du savoir, d’émancipation, de sociabilisation et de solidarité pour se réaliser, devenir soi-même », selon cet urbain convaincu.

Cela nécessite de construire et d’aménager tout en conservant un cadre de vie agréable, dans le modèle de la ville-archipel, c’est-à-dire d’une ville qui ne déborde pas sur sa ceinture végétale. Et cela implique un dialogue direct avec les riverains pour les interroger et les rassurer, en répondant parfois aux envies contradictoires de ceux qui ne veulent plus construire mais qui déplorent la difficulté, pour eux ou pour leurs enfants, de se loger en ville.