Jeune papa de 40 ans, Ludovic Brossard naît à Cognac (Charente) de parents ouvriers et de grands-parents ouvriers agricoles. À sa majorité, il prend la direction du Sud-Est de la France, plus précisément de la Drôme pour y étudier la préservation des espaces naturels. En 2009, il rejoint la Bretagne, attiré par ses paysages, et le « fort état d’esprit mutualiste, notamment dans le domaine agricole. »

À la sortie de ses études et avant sa première expérience professionnelle, il enchaîne les petits boulots, dans les travaux publics, l’agroalimentaire. Il œuvre ensuite auprès d’agriculteurs et de collectivités qui souhaitent s’engager en faveur de pratiques plus durables et d’une alimentation de qualité. Travaillant d’abord sur la préservation de l’eau, il se passionne ensuite pour les paysages de bocage et derrière ces haies et ces prairies, les agriculteur.rices passionné.es par leur métier : « aujourd’hui, j’ai la chance de faire ce que j’aime. »

Son militantisme écologique – il s’oppose aux projets Notre-Dame-des-Landes et Open Sky – le pousse à s’engager en politique pour y défendre l’urgence climatique et la nécessité « d’atterrir », face aux excès de nos modes de vie et de notre modèle économique.

Durant six ans, il aura donc la responsabilité de promouvoir une agriculture respectueuse de la planète, tout en assurant une fonction d’élu de quartier (Bellangerais – Saint-Martin), fort de son expérience passée à la tête du conseil de quartier de Cleunay-Arsenal-Redon-la Courrouze où il a mis en place, avec les habitant.es et les associations, toute une démarche pour déconstruire les préjugés sur les sans-abris et créer une chorale pour mélanger les populations.

Le contact permanent avec la population ainsi que les expériences de démocratie participative et d’éducation populaire qu’il fait à cette époque, structurent son engagement politique. Parmi ses combats : la réappropriation par les citoyens du débat public (finance, chômage, gouvernance des entreprises, etc.) ou encore l’évolution de notre cadre institutionnel afin d’intégrer « les personnes qui souhaitent s’investir, ça veut dire partager du pouvoir et donner plus d’autonomie aux territoires. »

Pour lui, un des rôles de l’élu est de « faire en sorte que par nos actions, la société s’émancipe et que les personnes soient en capacité de se dire qu’elles aussi peuvent être élues et représenter les autres. » Cet “empowerment” (terme qui désigne le fait de donner du pouvoir aux individus), il l’expérimente lors des réunions de quartier afin d’accompagner chacun à prendre la parole.

En prévision des élections municipales de 2020, c’est auprès de Nathalie Appéré qu’il s’engage, convaincu par sa « capacité à faire du commun. » Elle lui demande alors de prendre part à la campagne en animant des réunions avec les habitant.es pour dresser, avec eux, un état des lieux et formuler des propositions. Une « construction intellectuelle collective de la ville, par et pour ses habitants » qui constitue la pierre angulaire de son engagement quotidien.

Depuis juin, Ludovic Brossard est donc conseiller municipal et élu de quartiers, en plus d’être chargé de mission 3j/semaine. Quand il ne travaille pas, il jardine, écoute de la musique (du métal !) et lit, beaucoup. Bruno Latour est l’auteur qui le transporte le plus : « quand je le lis, j’ai l’impression de réapprendre à marcher, comment est-ce possible d’être aussi intelligent ? » Parmi les personnalités qui l’inspirent, on retrouve également Stéphane Hessel, Baptiste Morizot, Albert Camus, Angela Davis ou encore Christiane Taubira dont il souhaite la candidature en 2022 : « la seule à être en capacité d’unir l’ensemble des forces de gauche et écologiste ». Mais à condition, bien sûr, que le projet soit construit avec les citoyen.nes et qu’il porte l’ambition d’un renouvellement de nos institutions.

Quel est son rôle ?

En matière d’agriculture urbaine et d’alimentation durable, son objectif est de rendre nos politiques plus écologiques et solidaires, tout en rendant accessible une alimentation saine, équilibrée et durable aux Rennaises et Rennais. Pour cela, il prône le concept de « démocratie alimentaire », développé par la chercheuse Dominique Paturel, que Ludovic Brossard définit par la « réappropriation, par les habitants, du système alimentaire, c’est-à-dire la manière dont on produit, transforme et distribue une alimentation de qualité et accessible pour tous. »

En tant qu’élu du quartier Bellangerais – Saint-Martin, il est l’interface entre les services de la Ville et les habitant.es. Défenseur d’un intérêt qui est général, son but est donc de favoriser la concertation collective et la co-construction avec les citoyens.