Né à Argentan (Orne) de parents professeurs, Frédéric Bourcier grandit à Granville, au Nord du Mont-St-Michel. Après le bac, il part s’installer à Rennes pour y faire une prépa scientifique, un séjour en Bretagne qui devait être « une parenthèse » et qui, 35 ans plus tard, est toujours ouverte …
À la fin des années 80, après des études de maths, d’informatique et un peu de philo « pour le plaisir », il devient « le pur produit militant classique » : syndicalisme et mutualisme étudiant, adhésion au mouvement des jeunes socialistes (MJS) et au club des jeunes rocardiens. Le service photocopie de Beaulieu disparaît ? Pour le remplacer, il monte une coopérative étudiante qui réunira jusqu’à 15 000 membres. À 20 ans, il adhère au PS et à 37, il en est le représentant en Ille-et-Vilaine.
Le début des années 2000 marque son véritable ancrage politique local puisqu’il devient l’adjoint à l’Éducation d’Edmond Hervé. À cause d’une forte baisse de la démographie scolaire, il entreprend notamment le regroupement de plusieurs établissements. Il garde en souvenir des centaines de réunions et une forte charge émotionnelle, mais surtout la création de la filière animation, négociée à l’époque grâce aux économies réalisées, qui permet encore aujourd’hui des temps péri et extra scolaires de qualité.
Six mois après le début de son mandat, il est contraint de confier la gestion de sa société informatique à ses associés, ne parvenant pas à concilier cette activité avec son emploi du temps d’élu et les nombreux déplacements qu’il doit réaliser pour le Réseau Français des Villes Éducatrices.
Sept ans plus tard, Daniel Delaveau le nomme adjoint à l’Urbanisme et à l’Aménagement, délégué au quartier du Blosne. Pour lui, le mandat 2008-2014 est celui « de tous les grands chantiers structurants pour la ville » : couvent des Jacobins, gare ferroviaire, projet d’une 2ème ligne de métro, aménagement de la Courrouze et de nombreuses ZAC … Des investissements et des constructions qu’il juge toujours nécessaires aujourd’hui, pour améliorer le quotidien des Rennais et accueillir de nouveaux habitants.
Lors du premier mandat de Nathalie Appéré, il est adjoint à la Solidarité et à la Cohésion sociale. Durant cette période, il est profondément marqué par un « engagement associatif fort » à Rennes, notamment autour de la crise de l’accueil des exilés en France. La Ville aura multiplié par huit le nombre de personnes qu’elle met elle-même à l’abri (100 personnes en 2014, contre 850 en 2020).
Dès 2015, il est nommé vice-président du département d’Ille-et-Vilaine, en charge du Sport, « l’autre passion de [s]a vie », amenant Nathalie Appéré à lui confier cette délégation à la Ville, en 2020. Marqué dans sa jeunesse par les talents de Yannick Noah et Lilian Thuram « qui sont devenus des hommes intéressants par la suite », il est aujourd’hui fier du Stade Rennais , de ses dirigeants et de ses supporteurs : « il y a des dérives qu’on ne connaît pas ici, en partie grâce au Roazhon Celtic Kop ». Il enjoint d’ailleurs tout un chacun à admirer les tifos du club, par exemple celui repris dans la dernière saison de la série La Casa de Papel.
Parmi ses références, on retrouve aussi des personnalités un poil moins sportives : politiquement, Michel Rocard et Edmond Hervé qui, « en fondant leurs décisions sur la raison, ont remis la connaissance au cœur du débat public ». Un bon remède contre le repli sur soi en cette période où le complotisme a le vent en poupe. Intellectuellement, il s’est nourri du génie français incarné par les très engagés Molière, Voltaire, Hugo, Sartre et Camus.
Il revendique aussi être un enfant de Coluche et plus globalement de Charlie Hebdo et d’Hara Kiri, cet humour irrévérencieux, lui aussi si français. À l’international, il cite JFK et Obama pour avoir « inventé la politique moderne » chacun à leur époque, ainsi que Mandela, fier de rappeler que son premier engagement de collégien était contre l’apartheid.
Quel est son rôle ?
Comme conseiller municipal délégué aux Sports, il se mobilise pour permettre un accès public et de qualité à la pratique sportive pour toutes et tous. Son objectif est de lutter contre la sédentarité qui est la cause de nombreuses maladies et décès évitables. Pour cela, il tente de ramener le sport dans le débat public, considérant que sa place y est minorée comparée à celle qu’elle occupe dans la vie des gens. Il rappelle également les valeurs fédératrices du sport et le fait qu’il est un « outil extraordinaire en matière de lien social, d’éducation, de santé et d’insertion. »
En tant qu’élu de quartier, il a un rôle d’animateur qui « mobilise les forces de la société pouvant aider à résoudre des problèmes. » Il leur donne les moyens d’agir, ce qui fait de lui « un facilitateur plus qu’un contrôleur. » Enfin, il veille à ce que l’institution soit au service des citoyens « en se mettant toujours à la place de l’habitant, l’usager. » Pour lui, l’élu local doit « trouver l’équilibre entre préparer l’avenir et gérer la ville au quotidien. »