Flavie Boukhenoufa, adjointe déléguée aux relations internationales, aux relations publiques, aux cultes, à la laïcité et à l’odonymie
4 février 2021
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Deuxième d’une fratrie de quatre, Flavie Boukhenoufa naît à Colombes (92) au début des années 80. Lorsqu’elle a 5-6 ans, ses parents viennent de finir leurs études et décident de commencer leur vie active loin de la région parisienne. Après avoir étudié le potentiel de plusieurs villes, ils choisissent Rennes et emménagent à Montreuil-le-Gast. Sa mère y est élue conseillère municipale, la jeune Flavie aime alors la rejoindre pour passer du temps à la mairie, « un lieu très incarnant. »

Mère et fille font beaucoup de bénévolat, notamment au foyer d’éducation populaire de la commune : « dès 18 ans, je ne rêvais pas de passer le permis mais de rentrer dans un bureau d’asso. » Ces années marquent le début d’un fort engagement associatif et d’une carrière dans l’animation, notamment grâce à l’obtention du Bafa à 17 ans, qui lui permet d’animer puis de diriger des colonies de vacances pour des comités d’entreprise, ou en camp avec les scouts laïques.

Après un bac éco, et alors qu’elle rêve de faire sociologie, psychologie, arts du spectacle, danse ou sciences politiques, elle opte finalement pour une licence de lettres modernes à Rennes 2 et puis pour les sciences de l’éducation en master, en particulier les politiques éducatives prioritaires. À cette époque, elle rédige un mémoire sur l’intégration des enfants nouvellement arrivés en France.

Au début des années 2000, on la retrouve bénévole à l’Afev, une association qui fait du soutien scolaire à domicile, où elle accompagne des adolescents exilés récemment installés à Villejean et au Blosne. Son premier vrai job, c’est à la Ligue de l’enseignement, où elle aide les élus à définir leur projet éducatif local, forme des agents éducatifs de collectivité, anime les conseils départemental et régional des jeunes et intervient auprès des mineurs de la prison Jacques Cartier. En 2015, elle en devient la directrice générale des services en Ille-et-Vilaine, un poste qu’elle occupe toujours aujourd’hui, en parallèle de sa délégation.

Alors même qu’elle travaille déjà, elle est perpétuellement animée par l’envie de se former pour mieux répondre aux problématiques qui l’entourent : « mon conjoint se moque de moi, il dit que je vais chercher des diplômes sur des choses que je sais déjà faire. » Elle s’inscrit alors en master de sciences politiques de la jeunesse, à l’École des hautes études en santé publique (EHESP). Dans le cadre de son étude sur la prise de responsabilité politique des jeunes, elle rencontre plusieurs personnalités rennaises élues avant 40 ans, dont Nathalie Appéré. Récemment, elle a aussi obtenu un diplôme de dirigeante d’entreprise d’économie sociale, au collège coopératif de Bretagne.

En 2019, la maire de Rennes la rappelle pour lui proposer d’intégrer sa campagne et de figurer sur sa liste. Sa première réaction est l’étonnement : « ça me semblait inaccessible, je n’aurais jamais osé faire acte de candidature parce que je me disais qu’il y avait déjà plein de gens légitimes à Rennes. » Mais elle prend activement part à la campagne en animant des ateliers : « animer un centre de vacances ou une ville demande les mêmes compétences : sens de la responsabilité, capacité à fédérer, aptitude à la communication, à prendre en compte les autres, etc. »

Elle se dit sensible à toutes les femmes qui prennent des responsabilités politiques, considérant qu’il y a une réelle « plus-value à leur participation, leur présence. » Celles qui l’inspirent sont nombreuses et diverses : Nathalie Appéré, Sylvie Robert, Johanna Rolland, Léonore Moncond’huy, Anne Hidalgo, Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Sirimavo Bandaranaike, Alexandria Ocasio-Cortez, Shale Work Zewde, Jacinda Ardern, Saara Kuugongelwa Amadhila, Mette Frederiksen …

Son mentor est breton. Il s’agit de René Jouquand, ancien délégué général de la Ligue de l’enseignement 35 et ancien maire-adjoint à la culture, aujourd’hui président de l’Orchestre national de Bretagne, « pour sa contribution à la construction de ma pensée politique, son sens du débat et du faire culture commune. » Un goût du collectif qui transparaît jusque dans ses passe-temps puisqu’elle lit et écrit pour elle et pour les autres : « je suis très sensible aux conseils de lecture et je ne conserve quasiment jamais un livre, j’aime l’idée des livres vagabonds ! »


Quel est son rôle ?

Relations internationales : veiller à ce queles actions internationales de la Ville reflètent sa politique locale et ses valeurs (respect des droits de l’Homme, de la biodiversité, etc.) pour que ses engagements locaux inspirent les dirigeants étrangers. Cela nécessite de porter la parole de la Ville dans des instances internationales mais aussi de travailler avec des associations à l’étranger et des associations internationales implantées à Rennes.

Relations publiques : faire en sorte que les événements et les représentations qui engagent l’image de la Ville (réceptions, accueil de délégations, etc.) traduisent son identité.

Cultes et laïcité : faire connaître et respecter le principe de laïcité. Cela nécessite de veiller à ce qu’on parle de la laïcité à l’école et dans la formation des agents, de dialoguer avec les représentants des religions, ou encore de permettre des espaces pour la pratique des cultes dans la dignité.

Odonymie : il s’agit de dénommer les rues ou les places, les salles ou les gymnases. C’est un acte politique fort qui permet de mettre à l’honneur des personnalités locales, nationales ou internationales qui incarnent les valeurs de la Ville. Une attention particulière sera portée à la diversité et à la mixité de ces dénominations.