À l’aube des années 60, Daniel Guillotin naît en région parisienne, plus précisément à Conflans-Sainte-Honorine, commune des Yvelines dont Michel Rocard a été maire pendant 17 ans. Lorsqu’il a 11 ou 12 ans, les parents du jeune Daniel décident de prendre le large et de s’installer en Bretagne, près de Rennes. L’air de la mer nourrit très tôt les premières préoccupations écologiques de notre élu qui manifeste, dès l’âge de 18 ans, contre une des pires marées noires de l’Histoire, provoquée par le naufrage de l’Amoco Cadiz au large de Ploudalmézeau, en 1978.
De plus en plus prégnante, sa conscience environnementale l’incite à arrêter ses études pour suivre plusieurs formations sur la thermique du bâtiment. En 1986, il participe à la création du Centre d’Information sur l’Énergie et l’Environnement (CIELE), une association de protection de l’environnement, de promotion des énergies renouvelables et de maîtrise de l’énergie. Il y travaille une dizaine d’années, et milite aux côtés de nombreux écologistes, comme Yves Cochet.
En 1996, il participe à la création de l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC) du pays de Rennes, qu’il dirige durant 17 ans. Sa trajectoire professionnelle prend un nouveau tournant en 2013-2014, lorsqu’il fonde un bureau d’étude sur les politiques énergétiques et climatiques territoriales, au sein duquel il travaille encore aujourd’hui en parallèle de son mandat. Mais surtout, au regard du rôle majeur joué par les communes dans la lutte contre le réchauffement climatique, il décide cette année-là de prendre part à la vie politique locale en soutenant la candidature de Nathalie Appéré dont il devient l’adjoint à l’écologie urbaine.
De ces six années passées au cœur de l’exécutif municipal, cet amoureux de la nature et de randonnée, retient notamment le chantier des Prairies Saint-Martin : « c’était assez inédit d’implanter, au cœur d’une ville de cette taille, 30ha de verdure assurant une continuité écologique en lien avec le secteur rural. J’ai ressenti une grande joie quand le premier “coup de pioche” a été donné et a permis à ce projet de voir le jour. »
Ce mandat a également été celui de plusieurs expérimentations en matière d’agriculture urbaine ; de la mise en place du plan air, énergie, climat à l’échelle de la ville ; de l’aménagement de la vallée de la Vilaine et du secteur de la Prévalaye ; de la rénovation énergétique du patrimoine ou encore de la connexion et l’extension du réseau de chaleur Nord/Est qui permettra demain, grâce à 70% d’énergies renouvelables, de chauffer des logements et des bâtiments de la Ville.
Depuis 2020, il est conseiller municipal délégué à l’énergie, au climat, au bâtiment durable et aux matériaux biosourcés, ainsi que délégué au quartier Thabor Saint-Hélier. Au titre de son mandat d’élu à Rennes métropole, il préside Energ’iV, une société d’économie mixte (publique) dont le principal objectif est de « massifier le développement des énergies renouvelables en Ille-et-Vilaine ».
Quel est son rôle ?
En matière d’énergie et de climat, les actions mises en place doivent permettre d’atteindre le plus tôt possible la neutralité carbone. Il s’agit, pour cela, de rendre les bâtiments publics exemplaires en matière de consommation d’énergie : 2000m² de panneaux photovoltaïques seront, par exemple, installés sur le toit de la piscine de Bréquigny ; des travaux isoleront le patrimoine de la Ville (nouveau schéma énergie et patrimoine mais aussi mise en place d’un schéma directeur des équipements publics) ; et des actions de sensibilisation permettront aux agents publics de maîtriser leur dépense énergétique (réduction du chauffage et de l’éclairage, pédagogie pour que les tableaux numériques ne soient pas constamment allumés dans les classes, etc.).
Parce que l’éclairage nocturne est également très énergivore, un travail est mené afin que les commerces respectent l’obligation d’extinction lumineuse la nuit. Une attention particulière est portée aux panneaux publicitaires numériques installés à l’intérieur des magasins. En lien avec la métropole, dont c’est la compétence, la Ville propose des initiatives pour réduire l’éclairage dans l’espace public (extinction de certaines voies secondaires, utilisation de LED, balades avec des femmes pour identifier leur ressenti et leurs besoins en termes d’éclairage, de sécurité, etc.).
En tant qu’élu de quartier, son rôle est d’être à l’écoute des acteurs locaux et de les accompagner dans leurs initiatives pour le territoire. En termes de projets urbains, il suivra notamment l’aménagement du Baud Chardonnet en veillant à ce que les infrastructures (logements, commerces, groupe scolaire, campus, passerelle, parc) répondent au mieux aux besoins des habitant.es.
À cet égard, il nous dévoile sa feuille de route pour les six prochaines années : « Comment allier qualité de l’environnement, re-naturalisation des espaces, développement économique, et justice sociale ? Que faire ou comment faire pour mobiliser et responsabiliser les habitants, pour permettre à chacun d’agir à son échelle, de se sentir partie prenante de son quartier mais aussi de la ville, bref, pour être pragmatique ? Je me donne les prochains mois pour partir à la découverte de chacun, de ses recoins cachés du quartier, mais aussi de ce qui fait la vie d’un quartier : son tissu associatif, culturel, ses commerçants… »
Le quartier Thabor Saint-Hélier est plutôt aisé mais cela n’empêche pas certains de ses habitant.es de connaître des situations de précarité ou d’isolement, il s’agit donc de les identifier pour mieux les aider : « notre rôle est de faire du lien pour ne laisser personne sur le bord de la route ». Pour favoriser la mixité sociale dans le quartier, des logements sociaux avaient notamment vu le jour dans les rues de la Palestine et de Paris.
Sa préoccupation pour le quartier est donc sociale mais aussi écologique : « la démarche de Nathalie est justement de faire converger problématiques environnementales et sociétales ». L’enjeu est donc de végétaliser et de désimperméabiliser certains espaces pour lutter contre les îlots de chaleur. L’arrivée de la 2ème ligne de métro entraîne également le réaménagement de certains secteurs, comme celui de Fougères au niveau de la future station Jules Ferry, qui sera plus apaisé en termes de circulation automobile.
Mais notre élu est avant tout un grand passionné de son quartier : « Déplacements, qualité de vie, architecture, citoyenneté, biodiversité, eau : oui, ce quartier est riche et nous offre de belles balades urbaines. Il est difficile de privilégier un itinéraire plutôt qu’un autre. C’est une occasion d’observer la ville, des logements aux différents endroits du quartier, en cheminant par les rues, les berges, les parcs… du Thabor en passant par Oberthür, le parc de Baud Chardonnet, le square des Français libres, la promenade des Bonnets Rouges, l’allée Marc Elder, le parc des Tanneurs, autant de lieux qui nous permettent, par ces balades urbaines, de découvrir la construction de notre ville. »