Intervention du lundi 26 juin 2017 au conseil municipal de Rennes

Mes chers collègues,

Dans deux jours aura lieu un événement très attendu des rennais : la Grande braderie.

Je tiens à saluer le dynamisme de cette grande manifestation qui contribue au rayonnement de notre ville, et à la vitalité de ses commerces. Que son organisateur, le Carré Rennais, soit remercié de l’énergie et du temps qu’il passe pour que les choses se déroulent au mieux. Les chiffres témoignent d’ailleurs de ce succès : des dizaines de rues, des centaines d’exposants, des centaines de milliers chineurs, et curieux qui font de cette braderie la deuxième de France. Cela leur permet de découvrir ou redécouvrir notre centre-ville qui est, je le rappel, le premier pôle commercial du Grand Ouest. Les commerces rennais représentent ainsi 19 % du chiffre d’affaire du commerce métropolitain, positionnant notre cœur de métropole parmi les plus dynamiques.

Cet état de fait ne doit pas ignorer que le secteur connait depuis quelques années une profonde mutation, du fait d’une évolution des modes de consommation. Les commerces rennais, comme tous les commerces physiques de centre d’agglomération, n’échappent pas à ce contexte. Cela les oblige, nous oblige à accompagner ces évolutions pour réduire autant que possible les risques de déprise commerciale.
Nous avons donc mis en œuvre un plan d’actions, élaboré en partenariat avec les acteurs du commerce, qui renvoie à trois problématiques : l’offre commerciale que l’on souhaite attractive et différenciante, l’identité de la destination commerce de centre-ville, et l’expérience vécue par la clientèle.

Vendredi dernier, à l’occasion du comité commerce de centre-ville, nous avons pu échanger sur le sujet et constater une dynamique positive dans laquelle s’inscrivent aujourd’hui les commerces rennais. L’observatoire du commerce de centre-ville l’a clairement établi : une reprise de la consommation des ménages, de l’emploi, un taux d’installations et de création de commerces net positif. S’il ne fallait retenir qu’un chiffre, je citerais le taux de vacance. Il s’établit à 5%, dont la moitié dûe à notre opération de réhabilitation du bâti du « centre ancien ». Disons le simplement, ce taux de vacances faible est de l’ordre du taux frictionnel, de celui qui peut difficilement être inférieur du fait du turn-over habituel lié aux cessions et relocations commerciales.

Ces résultats sont le fruit de la dynamique collective, d’une feuille de route partagée avec l’ensemble des partenaires du commerce de centre-ville et du volontarisme de notre municipalité pour conforter l’attractivité du centre-ville.

Vous nous entendez souvent dire que la période que nous connaissons un moment charnière de l’histoire de notre ville. Nous faisons en sorte de créer les centralités de demain, que celle-ci soient favorables à la confortation des dynamiques économiques et en même temps agréables et conviviales pour la population. Cela nous amène à penser notamment à l’élargissement du centre-ville, c’était l’objet de l’opération du Mail François Mitterrand. D’un parking dont beaucoup critiquaient facilement la suppression, est né un mail vivant, qui accueille cafés, restaurants, magasin alimentaire, terrasses et diverses animations tout au long de l’année.

L’évolution du Palais du Commerce, l’affirmation des Halles Centrales comme le pôle gourmand du centre-ville, le devenir de l’hôtel Dieu, l’extension du centre Colombia sont autant d’exemples qui viennent jalonner une trajectoire qui mènera au renforcement de ce centre-ville, donc de notre ville et de notre Métropole. J’y ajouterai toute l’attention que nous portons au patrimoine qui est également un atout indéniable de notre attractivité. La rénovation du centre ancien, le réaménagement des places Ste Anne et St Germain, la valorisation des portes Mordelaises participent du rayonnement de notre cœur de métropole, dont le futur Centre des congrès sera un élément moteur. Je veux rappeler un chiffre : l’impact de la fonction congrès est estimée de l’ordre de 25 M€ sur 2018 avec aujourd’hui 147 000 journées congressistes prévues.

Mais sans accessibilité, le centre ne peut se révéler. À quelques jours désormais de la livraison de la LGV, nous faisons le pari que le renforcement des mobilités concourra à l’attractivité de notre ville. Au moment où nous atteignons les premiers objectifs fixés, je veux avoir une pensée pour tous ceux qui endurent ces longs travaux. Si leur acceptation ne fait que peu débat, il n’en reste pas moins que le quotidien requiert patience, compréhension et dialogue permanent. Que nos commerçants soient remerciés pour leur sagesse et nos services notamment de médiation pour leur disponibilité.

Les fondamentaux sont donc renforcés, les signaux semblent positifs au global. Cependant, nous restons vigilants, conscients des fragilités de certains secteurs, commerce de biens à la personne notamment, frappé plus que d’autres par des évolutions du comportement d’achat, des phénomènes de soldes quasi permanentes, ou le fort développement du e-commerce.
Mes chers collègues, ce défi commercial ne peut se résumer aux politiques portées par notre municipalité car si nous agissons, ça n’est que sur l’environnement du commerce, et c’est bien en partenariat avec les entrepreneurs, avec les commerçants qui eux portent les projets d’implantation et les risques qui vont avec que nous construisons pas à pas, projet à projet, la réussite économique de notre territoire. Que chacun soit remercié pour l’action qui est la sienne.