Marie-Laurence Eglizeaud : les enjeux de l’emploi et de l’insertion à Rennes
30 janvier 2017
0

Intervention au conseil municipal du 30 janvier 2017.


Mes chers collègues,

En ce début d’année 2017 dominé par les débats et les enjeux électoraux, nous continuons, ici à Rennes, de faire le choix de la solidarité et de l’insertion des populations, délaissées parfois par les politiques publiques.

Nous travaillons à recréer des liens entre des personnes qui s’éloignent de la vie active, du monde du travail, et qui sont mises peu à peu en retrait d’une vie sociale dans une acception plus large.

Créer de l’émulation, une envie d’agir, mettre en face des compétences et des entreprises ou des associations, c’est ce que nous mettons en œuvre chaque jour via les politiques d’insertion de la ville.

2017 est une année de métamorphose, une année de concrétisation de grands projets qui vont façonner un nouveau visage à notre chère ville, une nouvelle dimension de ville européenne ouverte sur le monde. Mais c’est également l’année de la réaffirmation des politiques de solidarité à Rennes, avec notamment la mise en marche de la plateforme d’innovation sociale, le renouvellement du Pacte rennais d’insertion ou le renforcement du plan emploi quartier.

Un pacte rennais d’insertion renouvelé
En parallèle du plan départemental d’insertion dont il est une déclinaison, nous renouvelons cette année le pacte rennais d’insertion pour remobiliser, valoriser les ressources et compétences, et en faire le cœur de notre politique d’insertion. La politique d’insertion de notre ville est globale et plurielle dans ses objectifs.

Elle innerve l’ensemble de nos politiques publiques. Elle s’attache à lutter contre l’ensemble des facteurs d’exclusion, que ce soient les conditions de vie, l’accès aux droits, l’isolement, ou la transformation du marché du travail. Le pacte rennais d’insertion s’intéresse également aux enjeux prégnants que sont la lutte contre le non recours ou encore l’importance de faire du numérique un levier d’insertion et surtout pas une nouvelle ligne de fracture pour les personnes les plus en difficultés.

Le PRI se donne plusieurs objectifs. L’objectif final est bien évidemment de favoriser le retour à l’activité : salariat, entrepreneuriat ou activité bénévole. Mais cela passe un travail préalable souvent long mené avec nos partenaires, de restauration du lien avec l’environnement social, de valorisation des compétences et du vécu des personnes, d’un travail sur le bienêtre physique et psychologique, sur l’estime de soi, la capacité à se projeter, qui se dégradent souvent dramatiquement en situation de précarité.

Qui s’insère dans un pacte plus large des solidarités et du développement social

Mais le PRI n’est pas le seul outil dont nous disposons pour favoriser l’insertion des publics les plus fragiles. Fin 2015, nous avons lancé le plan emploi quartiers dont nous pouvons aujourd’hui faire un premier bilan.Comme vous le savez, le plan emploi quartier est un plan d’actions ambitieux destiné aux habitants des cinq quartiers prioritaires de la ville : Cleunay, Le Blosne, Les champs-Manceaux, Maurepas et Villejean. Car si ces quartiers représentent 7% de la population rennaise, ils concentrent en revanche 15% des demandeurs d’emploi de Rennes Métropole, 5300 chômeurs dont plus de 1000 ont moins de 26 ans. Le niveau d’études y reste un handicap avec trois fois plus d’habitants en dessous du niveau CAP-BEP qu’au niveau de la métropole. À cela s’ajoutent les préjugés et les discriminations.C’est pourquoi, pour la mise en place du PEQ il y a maintenant un an et demi, nous avons suivi cinq axes.

Encourager les entreprises à s’engager dans le dispositif de clauses sociales pour doubler le nombre de bénéficiaires issus des quartiers et atteindre 40% demain.
Proposer un vivier de compétences aux entreprises : 611 personnes motivées et compétentes ont été repérées dans nos quartiers, et aujourd’hui, 40 % d’entre elles sont en formation ou ont trouvé un emploi, ce qui est un résultat extrêmement positif.

Aider des collégiens au moment de leur recherche de stage en classe de 3ème. Tous les collèges concernés ont témoigné leur forte satisfaction sur le dispositif pour l’édition 2016.
Je parlais tout à l’heure d’émulation. C’est l’objet du 4ème axe qui se concentre sur la création dans les quartiers. C’est une dynamique qu’il faut encourager et renforcer car encore une fois, contrairement aux préjugés qui pourraient exister, il y a presque deux fois plus de créations d’entreprises dans les quartiers prioritaires, que sur le territoire métropolitain dans son ensemble.

Enfin, et je tiens à le souligner, le PEQ avait pour objectif de développer le rôle d’employeur exemplaire et solidaire de la Ville de Rennes, et de Rennes Métropole, en accueillant 50 services civiques d’ici la fin 2016. L’objectif est en voie d’être atteint avec des services civiques implantés dans les directions de quartier, les bibliothèques, service des crèches, ou encore à l’opéra. Ces services civiques sont autant d’engagements au service des habitants pour la promotion de la citoyenneté, de la mixité et de la cohésion sociale.
Notre territoire est un territoire extrêmement dynamique, mais cela est vain si ce dynamisme ne rejaillit pas sur l’ensemble des Rennaises et des Rennais. En mobilisant tous les acteurs : élus, institutionnels, monde économique, et associatif, nous mettons en place des outils innovants et adaptés qui constituent des leviers quasi sur mesure pour réinsérer les publics les plus fragiles dans la vie active.

Seul le prononcé faut foi