Daniel Guillotin : des politiques de développement durable volontaristes
5 décembre 2016
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Intervention au conseil municipal du 5 décembre 2016

Comme vous le savez, la Cop 22 s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre dernier. Ces conférences, les “COP” sont l’organe de décision suprême de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il s’agissait de la première édition après la signature historique de l’accord de Paris : premier accord universel sur le climat adopté à l’unanimité lors de la COP21, il vise à limiter la hausse de la température de la planète « bien en deçà de 2°C ». Pour ce faire, les États se sont fixés l’objectif de réduire leurs émissions de CO2 de 50% d’ici à 2050, et de 100% d’ici à 2100.

L’enjeu était donc immense pour cette nouvelle édition de la COP, résolument tournée vers l’action. Entré en vigueur quelques jours à peine avant le début de la COP22, l’Accord de Paris doit dès à présent être mis en œuvre. Les pays doivent être encouragés à s’engager dans les secteurs liés à l’économie verte (et bleue), tout en préservant la durabilité de nos modèles de développement.

C’est pour participer de cette dynamique que je me suis rendu à Marrakech et suis intervenu le 14 novembre dernier, en tant que Conseiller municipal délégué à l’écologie urbaine de la Ville de Rennes, au Sommet des élus locaux et régionaux pour le climat.

“Financer la Mutation Durable des Territoires”. C’est sur cette thématique que nous avons débattu avec plus de 1100 participants inscrits, 780 élus locaux et régionaux, et 114 pays représentés, l’objectif étant de parvenir à définir un cadre d’action mondiale vers la localisation de la “finance climat”.

Ces échanges ont débouché sur une feuille de route pour appliquer et donner du corps à l’Accord de Paris. En résumé : les villes et Régions unis dans la diversité s’engagent à la mise en œuvre d’un droit à une finance climat fléchée vers l’investissement dans le développement local durable, résilient, inclusif et bas carbone.

L’Accord de Paris a reconnu le rôle crucial que jouent les villes et les territoires contre le changement climatique. On estime que les territoires urbains sont responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre et 80% de la consommation énergétique. Et pourtant, au niveau international, les décisions prises en termes de planification et de financement des infrastructures des territoires ne sont pas suffisantes pour permettre aux acteurs locaux et régionaux d’aménager leurs territoires pour assurer une transition énergétique.

Rennes prend toute sa part dans ce qu’on peut désigner comme le défi de ce siècle. C’est ce que j’ai expliqué lors de ma participation à deux ateliers dans la zone verte de la COP22, au cours desquels j’ai présenté la politique de rénovation énergétique de notre patrimoine public, ainsi que la façon dont le territoire de la métropole et plus particulièrement la ville de Rennes s’est engagée depuis de nombreuses années en faveur du climat.

La preuve en est, Rennes a été récompensée il y a quelques mois par le Prix de Capitale de la biodiversité. Cela est le résultat des politiques extrêmement volontaristes que nous menons, et que nous voulons ancrer dans la durée. Ainsi, Rennes Métropole et la Ville de Rennes se sont engagées dès 2009 dans la Convention des Maires à réduire de 20% les émissions de gaz à effets de serre à l’horizon 2020.

Réhabilitation du patrimoine municipal permettant des économies d’énergie ; création d’un poste de technicien énergie, modernisation de l’éclairage à travers un plan patrimoine (systématisation de l’utilisation de LED a été systématisée dans la rénovation de l’éclairage) ; gestion écologique des espaces verts et des espaces publics (opération « zéro phyto ») ; protection des espaces naturels ; décision de recréer une zone naturelle d’expansion des crues en cœur de ville dense sur les prairies Saint-Martin ; création récente d’un Conseil local de la biodiversité, prise en compte des trames verte, bleue et noire sont autant de politiques engagées, qui répondent aux exigences de l’Accord de Paris.

Depuis 2009 une ligne budgétaire a été dédiée aux travaux d’économie d’énergie sur le patrimoine municipal. Cela représente près de 17 millions d’euros de travaux (écoles, salle de sports, piscine…), et des économies d’énergies de 15% depuis 2013 (soit 2500 tonnes d’émissions de CO2 évitées) sur la consommation totale d’énergie (patrimoine communal et éclairage public).
A ces politiques s’ajoutent celles complémentaires de la Métropole, avec la mise en place d’écoTravo plate-forme locale de rénovation thermique qui permet d’accompagner les habitants de notre agglomération dans la rénovation énergétique de leurs logements ; ou l’adoption d’un Plan de Protection de l’Atmosphère.

Nous mettons un point d’honneur à ce que le développement durable soit l’une des composantes de toutes les politiques publiques conduites par notre municipalité, et mettons tout en œuvre pour respecter, voire devancer, les préconisations nationales et internationales en la matière. Agir pour faire de Rennes une ville pour tous, une ville écologique, une ville à vivre, c’est mettre en œuvre ce qui fonde le socle du développement durable : un développement social, urbain et humain, partagé et harmonieux de la ville, au service des Rennaises et des Rennais.

Seul le prononcé fait foi

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