Agriculture urbaine : demain, tous Rennoculteurs ?
7 novembre 2016
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L’agriculture urbaine est en plein essor sur notre territoire. La Ville accompagne ces initiatives sous différentes formes d’actions.

Rennes s’inscrit dans un bassin agricole très dynamique porté par la politique d’aménagement de la métropole (ville archipel) et le Programme Local de l’agriculture à l’échelle du Pays de Rennes.

Parallèlement, l’agriculture urbaine est en plein essor sur le territoire rennais. Le futur PLUi de la ville doit permettre, en articulation avec le plan local d’agriculture, de prendre en compte les déplacements agricoles, mais aussi les évolutions alimentaires. Pour Daniel Guillotin, élu à l’écologie urbaine, il s’agit de « développer une activité agricole sur les terrains de la Ville, avec des projets stables économiquement, dans une perspective de renforcement du lien social ».

Rennes, ville autosuffisante ?

Une étude menée par l’agro campus de Rennes en 2012 a développé des scénarios d’autonomie alimentaire pour la métropole. « Cette étude a montré l’intérêt de développer des trames vertes urbaines », note Daniel Guillotin. L’enjeu est à la fois social, pédagogique, et écologique. Il s‘agit d’aller vers une agriculture multifonctionnelle.

Cette étude sur Rennes, ville vivrière, mais aussi le mouvement Incroyables Comestibles, questionnent le rapport des citadins à l’agriculture. La demande croissante pour des AMAP, des produits locaux, doit trouver des réponses. Ainsi, l’installation d’un marché bio sur le mail François Mitterrand, ou la mise à disposition par la ville de sites pour les distributions AMAP sont des exemples d’accompagnement par la Ville de ces pratiques.

Le succès des jardins partagés à Rennes : quand produire local développe le lien social

Si on peut situer le développement des jardins partagés dans les années 1990, leur succès est de plus en plus avéré. Associés à l’idée d’une alimentation saine et équilibrée, mais aussi à une économie plus locale et solidaire, ces nouveaux espaces agricoles se développent rapidement. On compte en effet 90 jardins partagés à Rennes, contre une dizaine il y a quatre ans, pour une surface de 5000 mètres carrés.

Ce développement accompagne l’envie des Rennais d’avoir accès à un espace de nature en bas de chez eux, de pouvoir « planter des fleurs ou des plantes au pied de son logement », même s’ils résident en immeuble. Les habitants ont régulièrement exprimé ce vœu dans leurs contributions à Rennes 2030.

Les jardins partagés traduisent aussi un besoin de lien social, de partage, voire une possibilité d’insertion professionnelle. Ainsi, au Jardin solidaire du Blosne, les participants sont orientés par un travailleur social. Le monde associatif est engagé sur le terrain pour développer et promouvoir les jardins partagés, à l’image de l’association Vert le Jardin 35. La Ville accompagne ces associations dans leurs démarches.

Une volonté d’expérimentation à la Prévalaye

La Prévalaye va devenir un vrai lieu expérimental d’agriculture urbaine.

  • En face de Cleunay, une association va développer une activité de maraîchage au Jardin des mille pas ;
  • un jeune producteur s’est installé sur un nouveau site de permaculture, une parcelle d’un demi-hectare où il cultivera des légumes, entretiendra des ruches et produira des semences ;
  • le projet d’un troupeau de vaches « Pie Noire Bretonne » à la ferme du Vieux Ville est lancé ;
  • un appel à projet annuel va être lancé pour installer des porteurs de projets en agro-écologie. L’idée est de permettre à de jeunes agriculteurs de s’implanter durablement.

On pourrait imaginer à terme que les maraîchers fournissent les restaurateurs ou les cantines scolaires, comme c’est déjà le cas avec les exploitations du pays de Rennes.

Cultiver la ville

Au travers des actions qui vont se mettre en place sur la Prévalaye, mais aussi demain au sein de la trame verte, nous serons bien au delà de végétaliser la ville. Il s’agira désormais de la cultiver. Nous allons continuer à développer de nouveaux modes d’accès à cette agriculture urbaine et péri-urbaine.

C’est aussi demain un enjeu pour favoriser la biodiversité dans la ville et lutter contre le dérèglement climatique. En 2030, 90% des Rennais pourront accéder à pieds à un espace vert de proximité (ils sont aujourd’hui 70%). La nature en ville est une aspiration très forte en termes de cadre de vie, de confort et de bien-être.

Objectifs 2020

500 mètres carrés de légumes en libre cueillette.

1 000 hectares d’espaces verts publics, soit 20 % de la surface de Rennes.

19 hectares de jardins familiaux (soit un peu moins que la superficie du Champ-de-Mars, sous la tour Eiffel, à Paris).

Source : Ville de Rennes

Sources