Solidarité avec Diyarbakir
14 mars 2016
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Intervention de Jocelyne Bougeard au Conseil Municipal du lundi 14 mars 2016.

C’est avec la plus vive inquiétude que nous voyons évoluer la situation au sein du district de la municipalité de Diyarbakir, avec laquelle la ville de Rennes a engagé des relations d’amitié et de partenariat depuis plus de trente ans.

Diyarbakir est confronté à des actes de guerre. La reprise des hostilités, après une trêve de deux ans, a stoppé les espoirs de paix engagés par le processus.

Plusieurs quartiers du district central de Sur, entourés de murailles de l’ère romaine inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, sont en effet soumis au couvre-feu depuis décembre. Plusieurs milliers de personnes ont alors manifesté contre ce sixième couvre-feu, avant d’être brutalement dispersées. Mme la Maire avait alors exprimé sa vive émotion suite à des témoignages faisant état de nombreuses victimes civiles. Aujourd’hui, plusieurs élus du district de Sur sont encore emprisonnés.

La semaine dernière, les forces de sécurité turques ont mis fin à leurs opérations dans le district de Sur. Le bilan est lourd : après trois mois de guérilla urbaine et la riposte des forces spéciales turques, des centaines de vies ont été fauchées. Selon la municipalité, 20 000 habitants de Sur seraient sans domicile, et au total plus de 50 000 habitants seraient déplacés dans d’autres quartiers. Les ruelles historiques ne sont plus que des ruines.

Le 3 décembre dernier, Madame Gultan Kisanak, co-Maire de Diyarbakir, rencontrait la Maire de Rennes. Cette rencontre a permis d’acter de nouveaux projets de coopération et une aide supplémentaire pour soutenir l’accompagnement des milliers de réfugiés syriens présents à Diyarbakir.

C’est ainsi que lors du conseil municipal du 23 novembre 2015, un nouveau soutien
de 30 000 € pour l’accueil de réfugiés avait été voté, suite à une première subvention en octobre 2014. Ce soutien financier confirme les engagements anciens et pérennes de notre Ville en termes de partenariat et de solidarité pour une ville, une région, confrontées à une situation tragique.

L’Union Européenne et les pays qui la composent se doivent de rechercher des solutions diplomatiques et humanitaires.

Lors du Sommet UE – Turquie, des avancées ont été engagées pour répondre à la crise des réfugiés. Cet accord, comme l’a rappelé le Président de la République, exige une vigilance quant au respect de l’état de droit en Turquie, notamment dans le cadre de ses négociations d’adhésion à l’Union européenne.

Au lendemain d’un attentat meurtrier qui a violemment frappé Ankara, le troisième en moins de six mois, nous souhaitons dénoncer un nouvel acte barbare et exprimer toute notre solidarité aux victimes et à leurs familles.

Au nom des liens qui unissent Rennes et Diyarbakir depuis 30 ans, liens entretenus par l’engagement de militants associatifs rennais, nous réaffirmons notre attachement inlassable à une solution pacifique du conflit, dans le respect des droits humains, de la culture kurde et des frontières existantes.

Seul le prononcé fait foi